Le 23 octobre, Sirris inaugurait son Product Development Hub à Liège. A cette occasion, nous avons rencontré Olivier Gramaccia, Business Development Manager à Sirris Liège.

Quelle est l’origine du hub ?

L’idée est de suivre au plus près les besoins du marché, au niveau des industriels, mais aussi des porteurs de projets. En effet, nous avons observé une récurrence dans les demandes de nos clients dans les trois axes suivants :

  • Produits légers / allègement des produits ;
  • Produits intelligents / connectés ;
  • Produits micro / miniaturisation.

La question a été de réfléchir à comment répondre à ces trois problématiques pour nos clients, tout en proposant une offre plus intégrée. La réponse a été de reformater nos laboratoires en les incorporant au sein d’une seule chaine de manière à simplifier l’accès à ces trois domaines en offrant toutes les compétences nécessaires pour y répondre au mieux.

En résumé, le hub c’est quoi ?  

Il s’agit d’une infrastructure et d’une équipe d’une vingtaine d’experts, orientées sur les trois thématiques que nous avons citées précédemment. L’objectif est d’accompagner les entreprises durant chaque phase de la création d’un produit, c’est-à-dire de la conception jusqu’aux premières étapes de l’industrialisation. Pour cela, le Hub est parfaitement équipé et s’articule autour de six Labs qui coopèrent de façon intégrée.

  • Concept Lab: mise en forme des idées de produits light, micro et smart à l’aide de conception 3D, modélisation numérique, optimisation topologique, plateforme IOT et réalité mixte.
  • Fabrication Lab: un Fablab où ingénieurs et techniciens du Hub se rencontrent pour matérialiser une preuve de concept par usinage numérique,  découpe ou impression 3D.
  • Micro Lab: un Lab pour offrir un panel d’expertises à l’échelle micro : micro usinage, électronique imprimée, micro-assemblage et impression 3D à l’échelle microscopique.
  • Plastics Lab: développement de produits en matière plastique en préséries fonctionnelles et ce dans des conditions de fabrication industrielles.
  • Hybrids Lab: développement d’applications multi-matériaux qui combinent les plastiques avec les composites, le métal ou le verre, dans une optique d’allégement et d’utilisation rationnelle des matériaux.
  • Smart Lab: développement de produits intelligents connectés et de fonctionnalités augmentées.

Le hub, c’est pour qui ?  

Si je devais caractériser nos clients, nous avons deux grandes catégories de clients, d’une part les « industriels » qui arrivent avec un projet et une question précise dans une des trois thématiques précédentes. Par exemple, comment alléger ou miniaturiser un produit ou une pièce en changeant de matériaux, comme des matériaux composites ou des métaux, pour répondre à la même fonction ?

D’autre part, des « porteurs de projets » qui viennent nous trouver avec une idée de projet. Dans ce cadre, nous les accompagnons dans toute l’étude de leur projet à partir de la recherche d’antériorité jusqu’aux spécifications et l’étude de faisabilité menant généralement à un prototype, voire éventuellement à une pré-série et un dossier d’industrialisation.

Si je devais donner des proportions, nos clients, tout secteur confondu, se répartissent à 70-80% d’entreprises, et 20-30% de porteurs de projets et de spin-off.

Qu’en est-il des projets dans le secteur de la santé ?

En Wallonie, nous constatons depuis une dizaine d’années un investissement assez massif pour les technologies de diagnostic, les medtechs, les accessoires et outils médicaux ainsi que la robotisation. Tous ces pans du secteur médical ont un besoin accru de l’ingénieur pour les aider à développer de nouvelles technologies.

Pour soutenir ces projets, nous avons en interne des ingénieurs spécialistes capables de comprendre le langage médical pour faire l’interface entre les besoins du porteur de projet en santé et les contraintes techniques liées à l’aspect de l’ingénieur.

Le hub traite-t-il des questions d’utilisabilité et d’acceptabilité ?

Sur l’aspect acceptabilité d’un produit par le marché, qui peut se traduire par le design, la fonctionnalité, ou encore par exemple le prix de vente du produit, nous n’intervenons pas. Ces aspects sont laissés à d’autres acteurs de l’environnement économique comme Cide-Socran qui réalisera par exemple une étude de marché, ou le WeLL qui travaillera l’aspect design et fonctionnalité.

Ce que nous validons chez Sirris, c’est la cohérence du schéma industriel qui se traduit par exemple par les impératifs économiques identifiés par d’autres acteurs (le prix, la taille du marché, le prix de revient, etc.) et les impératifs de fabrication (prix de production, etc.). Pour expliciter ce point : si le coût de fabrication est de 90€/unité et que le prix de vente est de 100€/unité, nous attirerons l’attention sur ce point critique.

Je suis porteur de projet, quels sont vos services ?

Le schéma classique est de deux ordres. Soit le porteur de projet ou entreprise vient avec un plan. Dans ce cas nous allons le retravailler pour pouvoir en faire un prototypage rapide par impression 3D. Soit le porteur de projet vient juste avec une idée ou un dessin. Nous allons alors modéliser en 3D au travers de logiciels pour ensuite fabriquer la preuve de concept  fonctionnelle, voire éventuellement en un MVP (Minimal Viable Product). Celui-ci pourra être présenté dans des campagnes de « crowdfunding », auprès d’investisseurs, de clients potentiels, ou autres, pour pré-vendre l’idée avant l’industrialisation. Ensuite, nous pouvons encore accompagner le projet dans la phase d’industrialisation par la recherche de fournisseurs, etc.

En termes de délai, tout dépendra de la complexité du produit à réaliser ainsi que de l’état d’avancement de projet. Nous pouvons sortir un premier prototype entre 1 semaine et 6 mois !

Quel conseil donneriez-vous à un porteur voulant lancer son projet ?

Le principal conseil que je donnerais est de ne pas hésiter à aller chercher du conseil auprès des différents acteurs que nous avons en Wallonie : mis bout à bout, ceux-ci peuvent couvrir l’ensemble de la chaine de valeur de la création d’un nouveau produit. L’intérêt de cette chaine de valeur va être de valider le produit ou concept, voir si celui-ci répond à un besoin, s’il le fait de la bonne manière, si le prix est cohérent par rapport au marché pour répondre à ce besoin, etc. Une fois ces aspects investigués et validés, je vous conseillerais de venir nous rencontrer pour passer de l’idée au concret au travers d’un premier prototype ou d’une pré-série par exemple.

Pour en savoir plus : https://www.sirris.be/fr/product-development-hub-pour-concevoir-vos-produits-de-demain