Léa Fantou a réalisé un mémoire sur le processus de co-création pour l’aménagement d’espaces avec des patients de longue durée sur deux sites : ISOSL (Lierneux) et le CHU de Liège (Esneux).

« La co-conception en architecture hospitalière : L’impact de différentes méthodologies mises en place avec des patients de deux centres médicaux différents et l’évaluation du bien-être des espaces réalisés. ». C’est le titre du travail de fin d’étude de Léa Fantou, Ingénieure de l’école des Mines d’Alès (France) et actuellement à l’Université de Liège pour l’obtention d’un double diplôme d’ingénieur architecte.

Sous la direction de Catherine Elsen (LUCID-ULiège), Léa a travaillé avec des patients de longue durée (plusieurs mois à plusieurs année en établissement) sur deux sites différents : le centre psychiatrique de Lierneux (ISOSL) et le centre de revalidation d’Esneux (CHU Liège).

Après un regard général sur les pratiques de conceptions hospitalières en Europe de l’Ouest, le mémoire avait pour objectif de répondre à plusieurs questions qui approfondissent des sujets déjà explorés dans la littérature :

 

  • Comment les différentes méthodologies d’animation en co-conception permettent-elles aux patients de s’approprier les outils d’externalisation (les outils permettant aux participants de devenir créatif et de modifier l’espace existant) mis en œuvre par l’architecte ?
  • Comment ces outils d’externalisation permettent -ils aux patients de s’approprier l’espace étudié ?
  • En quoi les éléments architecturaux mis en place par les patients dans l’espace étudié favorisent-ils le bien-être des usagers qui l’occupent ?

 

C’est avec une quinzaine de patients que Léa a travaillé sur l’espace de Lierneux (800 m2) et d’Esneux (150 m2) au cours de 6 ateliers consécutifs et en impliquant dans la mesure du possible le personnel soignants entre les ateliers.

 

Pour découvrir le mémoire de Léa, cliquer ici.

 

Les sources d’inspiration de Léa :

Le salon des familles des de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille et l’initiative  l’usager, « designer » de centre de rééducation de demain de la Fondation Hopale.

 

Résumé du mémoire

 

Ce travail analyse l’impact des différentes méthodologies collaboratives sur un processus de co-conception mené avec des patients. L’objet étudié au cours de cette démarche est un espace de l’établissement hospitalier où ils sont pris en charge. Pour cela, nous organisons des ateliers collaboratifs sur deux sites différents : le centre psychiatrique de Lierneux et le centre de revalidation d’Esneux.

Plus précisément, nous étudions comment les méthodes d’animation mises en place influencent l’appropriation des différents outils d’externalisation.

Ensuite, nous analysons comment ces outils d’externalisation permettent aux patients de s’approprier l’espace architectural étudié afin d’identifier les outils les mieux adaptés.

Enfin, nous examinons en quoi les éléments architecturaux mis en place par les patients dans l’espace étudié favorisent-ils le bien-être des usagers qui l’occupent en regard de la littérature.

En pratique, la méthodologie suivie repose sur trois phases.

 Tout d’abord, nous menons une étape exploratoire pour les deux sites. Celle-ci se compose de visites des centres, de rencontres avec le personnel et de recherches littéraires. L’objectif est de comprendre le fonctionnement de chaque terrain et les besoins des usagers.

Ensuite, nous organisons trois ateliers avec les patients afin de leur permettre de définir un référentiel commun en générant un maximum d’idées. Ainsi, ils ont un même objectif à atteindre dans la deuxième partie du processus.

Une fois les idées générées, les patients sont invités à participer à trois autres ateliers au cours desquels ils les concrétisent. Cette phase incite les patients à s’approprier l’espace dans lequel leur projet s’inscrit.

Ce travail présente aussi des méthodes à utiliser pour prendre en compte l’ensemble des usagers d’un espace lorsque seulement une partie d’entre eux est impliquée dans le processus de co-conception.

Les résultats obtenus permettent d’identifier des variables propres à chaque site qui influencent l’efficacité de la démarche suivie. Celles-ci peuvent être liées au groupe de patients mais aussi au projet en lui-même. Enfin, il semble que les patients, experts de leur expérience, soient capables de concevoir un espace dans lequel leur bien-être est favorisé.