Depuis 2014, après nous avoir vanté les mérites de l’IoT (Internet of Things), les fournisseurs d’infrastructure réseau infiltrent les forums avec le concept d’IoE (Internet of Everything).

L’IoE désigne la connexion, dans un réseau, de personnes, de processus, de données et d’objets. C’est une extension globale du concept de M2M (machine to machine) qui recouvre tout, y compris nous, en s’appuyant sur de nombreuses innovations technologiques dont principalement l’IoT.

Au départ, l’IoT est né de la convergence du « cloud », de la RFID, de l’informatique mobile et surtout de la miniaturisation qui a permis l’émergence de technologies dites immersives. Cette capacité immersive, rendant les appareils presque transparents, a montré rapidement ses limites à cause principalement de l’apparente pauvreté des capteurs. Les objets communiquent entre eux, mais pour se dire quoi? D’où la naissance de l’IoE.

Dans la lingua franca du « marketing geek », IoE = M2M (IoT) + M2P + P2P, où la lettre P (People) nous désigne comme un composant de l’Internet, au même titre que votre machine à laver ou un robot médical à la maison, dès lors que ces objets communiquent. Mais comment les gens sont-ils intégrés dans ce réseau ubiquitaire? Simplement, grâce à leur « Smartphone » et aux réseaux sociaux sur lesquels ils laissent quantité de traces géo-localisées.

Les mots clés de l’IoE sont la connectivité et l’intelligence. Ajoutez ces deux ingrédients à n’importe quel équipement et il se transformera en un objet « smart ». Cette intelligence prend sa source soit dans les algorithmes qui sont embarqués dans les objets (on parlera même d’intelligence artificielle si ces algorithmes sont capables d’apprendre), soit dans la masse d’information produite par les gens (on voit ici le lien vers le « big data »).

Au-delà des « Smart Cities », les assureurs et le secteur de la santé sont les cibles prioritaires de l’IoE car nous garder en bonne santé et hors de l’hôpital est bien moins coûteux que de devoir nous soigner. Les appareils de l’IoE auraient deux rôles, l’un éducatif en nous motivant à avoir des activités préventives et l’autre de monitoring en récoltant un maximum de données non seulement sur notre état de santé mais également sur l’environnement dans lequel nous évoluons.

L’IoE soulève donc deux grosses questions, l’une concerne la collecte des informations que nous partageons et l’autre a trait au risque de voir nos comportements influencés, voire notre vie contrôlée par des machines, même aussi intelligentes que nous. Toute technologie est neutre, mais son usage peut être positif ou négatif en fonction de sa fiabilité, du contexte et de la finalité pour laquelle elle est utilisée.

L’IoE est finalement une opportunité pour le WeLL de démontrer toute la puissance du concept de Living Lab, en remettant l’usager au centre et en permettant de trouver des solutions à base d’IoE, qui apportent un réel bien-être et une réelle qualité sociétale sur des questions de santé publique.