Oncomfort est une start-up wallonne de 18 mois, dont les solutions allient hypnose clinique et réalité virtuelle. Diane Jooris, hypnothérapeute et fondatrice de la start-up, a accepté de répondre à nos questions concernant les solutions proposées.

L’hypnose clinique … le saviez-vous ?

Pour le Pr. Marie-Elisabeth Faymonville, anesthésiste et chef du service d’algologie et soins palliatifs du CHU de Liège,

« l’hypnose est un processus de conscience particulier où notre attention peut se focaliser sur des moments agréables (ou désagréables s’il y a un travail psychothérapeutique sur des événements traumatisants) gravés dans notre mémoire et ainsi modifier nos émotions-cognition et comportements. Cela entraine une mise à distance de la réalité qui nous entoure, une dissociation par rapport à la réalité du moment. Ce processus permet, par exemple, de ne pas ressentir la douleur, de modifier le goût, l’odorat, la vision, d’avoir des hallucinations positives ou négatives. »

L’hypnose, utilisée à des fins cliniques, n’est pas nouvelle car une première publication sur son utilisation en chirurgie date de 1829. En 1846, la découverte de l’anesthésie clinique met un frein aux pratiques d’hypnose médicales, et ce n’est qu’un siècle plus tard qu’elle réapparaît, entre autres de manière pré-opératoire afin d’obtenir un bénéfice post-opératoire (diminution de l’anxiété, etc.). En 1991, le Pr Faymonville et son équipe mettent au point le procédé d’hypnosédation, qui couple durant l’opération l’hypnose, la sédation intraveineuse consciente et un anesthésique local, et qui présente de nombreux avantages comme une récupération post-opératoire plus rapide.

L’hypnose : toujours avec un(e) thérapeute ?

De nombreuses recherches évaluant l’efficacité de l’hypnose médicale existent, parmi celles-ci la comparaison entre les sessions « live » avec un hypnothérapeute, et les sessions enregistrées. Bien que les sessions « live » montrent d’avantage d’améliorations pour le patient, les sessions enregistrées présentent des points positifs évidents. En effet, elles permettent une plus grande accessibilité et faisabilité pour les patients et le personnel soignant : plus de patients peuvent bénéficier de l’outil, pour une pratique moins coûteuse.

L’hypnose : pourquoi pas en réalité virtuelle ?

Il y a quelques années, Diane Jooris était hypnothérapeute en salle d’opération au Texas et faisait le constat suivant :

« Je voyais que l’hypnose clinique était extrêmement utile, et donnait de très bons résultats. Mais personne n’était formé à part moi, et j’étais donc la seule à pouvoir offrir cette solution aux patients. Quand le patient ne parlait pas l’anglais, je n’étais moi-même pas capable de la réaliser. »

Diane Jooris s’est donc demandé comment pouvoir délivrer une solution qui permettrait de faire de l’hypnose clinique de façon efficace sans avoir de personnel médical formé. C’est à partir de cette question que Oncomfort est né.

Comment les solutions Oncomfort ont-elles été développées ?

Oncomfort a pu bénéficier du programme d’accompagnement I-Corps™ du National Institute of Health (NIH) aux Etats-Unis.

« Ce programme nous a « forcés » à rencontrer plus de 100 médecins sur 3 mois, pour être sûr de bien comprendre les besoins des patients et soignants » – Diane Jooris

A l’heure actuelle, Oncomfort propose 5 modules qui ont été créés avec des médecins, des anesthésistes, oncologues et autres spécialistes :

  • Aqua pour l’auto-gestion de l’anxiété et de la douleur ;
  • Amo pour la gestion du stress lors de procédures invasives courtes ;
  • Kimo pour l’éducation thérapeutique de la chimiothérapie pour les enfants ;
  • Spatio pour la relaxation avant des séances d’IRM ou de radiothérapie ;
  • Stella pour la relaxation lors de procédures pédiatriques courtes.

Ce sont des médecins formés en hypnose qui ont revus les « scripts », pour qu’ils soient validés d’un point de vue médical. Il était également très important que les patients soient impliqués dans le développement des modules. Ceux-ci ont d’abord été testés sur des sujets sains et puis malades.

« Le patient doit faire et fait complètement partie du processus de création » – Diane Jooris, fondatrice de Oncomfort.

Le développement de solutions avec les patients et les soignants, c’est en droite ligne avec l’approche Living Lab, et c’est bien pour ça qu’on vous en parle !

Quel est le futur pour Oncomfort ?

Au-delà des 5 modules de réalité virtuelle disponibles en 5 langues, l’objectif est d’étendre le nombre de solutions en terme d’applications correspondant à différentes situations cliniques, que ce soit à l’hôpital ou à la maison et de pouvoir offrir un maximum de langues possibles.

Vous souhaitez plus de renseignements? Vous pouvez contacter directement Oncomfort à l’adresse: info@oncomfort.com.