Les cabines de télémédecine sont un condensé technologique visant à offrir un service de consultation médicale à distance à certaines catégories de patients, principalement ceux vivant dans les zones rurales.
Début 2014 apparaissait en France la cabine de télémédecine. Un condensé technologique dont l’objectif est d’offrir à certaines catégories de patients un service de téléconsultation (consultation médicale à distance) dans un « mini centre » de santé. Ce type d’infrastructure se veut une solution au phénomène de disparition des médecins dans les zones rurales, ayant créé ce qu’il est permis d’appeler un désert médical.
Ses concepteurs nous déclarent : « La cabine joue plusieurs rôles. Elle est rassurante, car elle identifie un espace médical dans un milieu isolé ». Mais quelles sont les technologies mobilisées qui permettent de rassurer ?
Essayons ici de distinguer la téléconsultation de la télémesure. Les réseaux à hauts débits, combinés aux derniers développements en réalité virtuelle, donnent une autre dimension à l’accès au médecin à distance. Oublions le Minitel ou les systèmes classiques basés sur la vidéo-surveillance. Dans le futur, l’interface homme machine se fera en 3D avec les accessoires idoines. Bien que la télécabine soit un objet inerte, les lunettes 3D permettront par exemple de donner au patient qui s’y rend la sensation de se mouvoir dans un environnement de type cabinet médical voire hospitalier, ce que l’on désigne par le concept de réalité augmentée.
Pour la télémesure, nous sommes déjà bien habitués aux technologies de suivi de nos performances, que nous n’hésitons d’ailleurs pas à partager sur les réseaux sociaux. La télécabine est un lieu qui permet d’une part, de mettre en œuvre un niveau de performance plus élevé des capteurs ou appareils de mesure et d’autre part, de concentrer un plus grand nombre de ces appareils susceptibles d’être exploités au cours d’une consultation.
La multitude des parties prenantes rend nécessaire une approche pluridisciplinaire. Mais, au-delà des débats en cours au sein des cercles médicaux qui ont peur d’assister à l’« uberisation » de leur profession, il est urgent de réfléchir au degré d’autonomie que l’on peut donner au patient. Selon qu’il veuille réaliser un bilan de santé dans une démarche préventive, ou se faire ausculter à distance pour se voir éventuellement prescrire un traitement, la relation avec la télécabine sera foncièrement différente. Notons à ce sujet les tentatives récentes de placer ce type d’infrastructure chez le pharmacien.
Terminons en observant le potentiel formidable d’innovations que la télécabine peut générer, par exemple dans le domaine des appareils médicaux intelligents ainsi que des systèmes experts de diagnostics.