Digital Attraxion a lancé la troisième édition de son programme MoveUp dans la Transformation Digitale orientée Health & Care. De quoi accélérer l’intégration de technologies développées par des start-ups au sein des hôpitaux, des mutuelles, des assurances, des maisons de repos, etc. Retour sur l’expérience toujours en cours avec Denys Bornauw, MoveUp Program Manager.

A l’origine du programme MoveUp, il y a Digital Attraxion…

Denys Bornauw : Oui, Digital Attraxion est un accélérateur de start-ups numériques. Nous proposons du coaching ciblé, du networking et un soutien financier, en vue de concrétiser la proposition de valeur des projets et de les amener à une première levée de fonds.

 

 

Pourquoi avoir lancé ce programme ?

D.B. : Initialement, il a été lancé à la demande des « grands portefeuilles », des entreprises au sens large comme des grandes entreprises commerciales, des villes, des aéroports, des hôpitaux, etc. Ils souhaitaient pouvoir approcher les start-ups et bénéficier ainsi de leur dynamisme en matière de développement de technologies. Toutefois ces structures n’étaient pas à l’aise à l’idée de mener ce type de rencontre. Nous leur avons alors proposé de sélectionner des projets pour eux à travers un programme, afin d’une part de permettre à une start-up de rentrer en contact avec une entreprise pour développer son produit et d’autre part, offrir à l’entreprise la primeur de la technologie proposée.

Nous avons lancé en 2017 une première édition. Celle-ci était orientée autour de la smart mobilité et des objets connectés. Parmi les entreprises, nous avions entre autres des villes, des aéroports et des entreprises de logistiques. Après un appel international, 7 start-ups ont été sélectionnées pour développer un projet. Pendant 20 semaines, nous les avons accompagnées entre autres avec du financement (prêt convertible), des workshops, du coaching sur le projet et de l’encadrement au niveau de la collaboration avec l’entreprise.

 

Quels sont les avantages à se lancer dans l’aventure de ce programme… ?

D.B. : La start-up présente un produit qui va répondre à un hypothétique besoin du marché. En s’associant avec une entreprise pour le valider, elle peut tester et ajuster sa solution en tenant compte des retours directs de l’utilisateur.

Du côté de l’entreprise, celle-ci va elle-même tester le produit et pouvoir demander des modifications ou des corrections pendant une phase où c’est encore possible.

En d’autres termes, la start-up bénéficie d’un cadre en conditions réelles pour un use case, sorte d’étude du marché en direct. Et l’entreprise, dans son côté, teste une solution sans prendre le risque financier généralement associé, puisque la ‘seule’ chose qu’on lui demande, c’est d’y consacrer du temps.

 

Pourquoi avoir donné une dimension internationale au programme ?

D.B. : L’objectif est de permettre à la Région wallonne de profiter du développement de technologies innovantes. Même quand il s’agit d’une start-up étrangère, il y a une structure wallonne qui en bénéficie. Par exemple, lors du 1er appel, c’est une start-up coréenne qui a collaboré avec l’aéroport de Charleroi et la structure s’est installée en Belgique pour y développer son produit et ainsi intégrer le marché européen.

C’est également l’occasion de prouver aux startupers wallons qu’ils doivent penser depuis le début à l’internationalisation car le marché belge est trop petit et des startups étrangères n’ont pas peur de venir sur leur marché local.

 

Pour votre 3e édition, vous avez choisi le secteur de la santé et des soins. Comment avez-vous vécu cet appel ?

D.B. : En 2018, nous avions abordé la thématique du Factory 4.0. Nous avions d’ailleurs augmenté le nombre d’entreprises et de projets.

Puis en 2019, la dynamique a été un peu différente. Quand nous avons proposé le programme aux entreprises du secteur de la santé et des soins, nous les avons senties plutôt réfractaires à la démarche. Souvent, il nous a été expliqué que les structures n’avaient pas forcément de temps pour l’innovation. Ou alors, elles marquaient leurs accords pour participer, mais souhaitaient ne pas apparaître ou que leurs noms ne soient pas cités. Les pluparts des entreprises ont ainsi été plus longues à convaincre.

Finalement, nous avons réuni 18 entreprises intéressées : des hôpitaux, des assurances, des mutuelles, des maisons de repos et des sociétés pharmaceutiques.

Côté start-up, il y avait 104 candidatures, originaires de partout dans le monde.

Après une présélection, nous en avons retenu une vingtaine. Les projets ont alors été ‘pitchés’ devant un jury composé par les entreprises et quelques personnes issues du secteur. Il faut savoir que la sélection principale est déterminée par l’intérêt d’au moins l’une des entreprises : celle-ci doit être prête à s’engager avec la start-up sur son projet. Si pour les 2 premiers appels, le verdict du jury avait été rendu seulement quelques instants après la séance de pitch, dans le cas du secteur de la santé et des soins, les entreprises ont pris note des projets puis s’en sont retournés pour les présenter à leurs instances internes. Le résultat du jury a donc déjà pris plusieurs jours.

Ce délai était d’ailleurs un peu délicat à gérer puisque nous avions prévu de démarrer l’accélération 1 mois après ce passage devant le jury…

 

Finalement, 11 Starts Up ont été sélectionnées…

D.B. : Oui, mais uniquement des projets dont la vocation est de développer des outils pour réduire les coûts ou augmenter la rentabilité. Dès qu’il s’agissait de développements touchant aux soins, comme les démarches sont beaucoup plus lourdes parce que le nombre d’intervenants augmentant (conseil de médecins, certifications, etc.), les projets ont généralement été écartés du programme.

Sans compter le fait que l’implémentation de solutions a parfois été refusée parce que cela implique un changement important dans des systèmes déjà complexes. Je pense, par exemple, à des calculs pour le remboursement de soins de santé.

Autre frein possible, la législation. La solution de télémédecine proposée par Remed-e, une start-up pourtant belge, est légale en France et au Luxembourg, mais en attente de légalisation en Belgique.

 

Comment ces collaborations vont-elles s’organiser ?

D.B. : Les premiers rendez-vous ont démarré début de cette année 2020. Ces rencontres vont permettre aux 2 parties de développer la solution pendant près de 5 mois.

Une autre séance de pitch est prévue le 9 juin prochain à Tournai dans le cadre d’un ‘démo-Day’, la présentation se fera alors devant des investisseurs potentiels.

 

 

 

Liste des startups sélectionnées dans le cadre du programme MoveUp 3 Health and Care

 

  • Octapi
    • Origine : Belgique
    • Description : OCTAPI propose aujourd’hui de mettre la technologie au service des personnes âgées pour leur apporter sécurité et sérénité. Que vous soyez senior, proche de senior, infirmier, gestionnaire de maison de repos…, OCTAPI a pensé à vous et vous propose un produit adapté (télé-assistance connectée, système d’appels infirmier, …).
    • URL : http://octapi.eu/

 

  • Datavillage
    • Origine : Belgique
    • Description : En utilisant les Digital Twins de vos clients grâce à une gestion optimale des données, vous pouvez enfin leur proposer des expériences hyper personnalisées, conformes à la loi et respectueuses de leur propriété.
    • URL : https://www.datavillage.me/

 

  • Remed-e
    • Origine : Belgique
    • Description : remed-e est une solution de télémédecine tout-en-un. Simple, rapide et efficace, son interface professionnelle vous permet d’optimiser votre temps et vos conditions de travail.
    • URL : https://remed-e.com

 

  • SensoMatt
    • Origine : Portugal
    • Description : SensoMatt est une feuille intelligente flexible utilisée sous les matelas et capable de détecter, d’analyser et de prédire les mouvements pendant le sommeil.
    • URL : http://www.sensomatt.com/

 

  • Soft4Doc
    • Origine : Belgique
    • Description : Solution de gestion du personnel médical. Conçu par une équipe de docteurs et d’ingénieurs, MD Management® permet de passer moins de temps avec des tâches administratives, d’économiser de l’argent et de découvrir un nouveau moyen d’accroître l’efficacité des services médicaux.
    • URL : http://www.soft4doc.com/

 

  • MCORPUS
    • Origine : crée en Belgique (originaire d’Inde)
    • Description : une solution de réalité mixte pour aider les étudiants dans leurs cours d’anatomie et répondre ainsi au manque de corps accessibles pour les cours d’anatomie.
    • URL : http://mcorpus.net/

 

  • MedicSen
    • Origine : Espagne
    • Description : Medicsen a conçu un « pancréas artificiel » non invasif pour le diabète en utilisant une administration prédite par des algorithmes et de l’IA, le tout sans utilisation d’aiguille.
    • URL : https://www.medicsen.com

 

  • Syndo Health
    • Origine : Belgique
    • Description : SYNDO vous offre un moyen très facile de suivre l’évolution de votre santé et vous met en contact avec un coach santé personnel pour vous soutenir et vous motiver, ce qui réduit l’anxiété et favorise l’auto-prise en charge. Tout cela pour moins que le prix d’un café par jour.
    • URL : https://www.syndo.be

 

  • moveUP
    • Origine : Belgique
    • Description : moveUP offre une solution de plate-forme à la pointe de la technologie pour le suivi et le rétablissement personnalisés des patients opérés de la hanche et du genou. moveUP combine des données objectives via des dispositifs portables avec le bien-être subjectif du patient pour fournir une rééducation plus personnalisée, axée sur l’activité, la gestion de la douleur et la satisfaction du patient.
    • URL : https://moveup.care

 

  • Lilo Health
    • Origine : Belgique
    • Description : Lilo Health est une solution à 360 ° pour la gestion de la santé – tirant parti des diagnostics basés sur le sang, de la recherche clinique, de la science comportementale, de l’IA et de l’analyse. Lilo se concentre sur la prédiction et la prévention des maladies cardio-vasculaires, et des maladies chroniques.
    • URL : http://lilo.one/

 

  • BlackTop Labs
    • Origine : USA/Hollande
    • Description : Fondée par un groupe d’ingénieurs également passionnés de sport, voyant et ressentant personnellement les effets néfastes des blessures, BlackTop Labs conçoit et développe des dispositifs portables et des logiciels d’analyse permettant aux cliniciens de diagnostiquer plus efficacement les patients souffrant de blessures.
    • URL : https://blacktoplabs.weebly.com/