Le concept est international, mais est-il bien compris et mis en place dans les communes wallonnes ? Voilà l’une des missions du Smart City Institute, installé à Liège.

Le Smart City Institute est un institut académique. Rassemblant à la fois des professeurs, des chercheurs, des experts et des partenaires privés et publics, il est dédié à la thématique des territoires intelligents et durables.

 

« Nous sommes actifs à la fois dans la recherche, fondamentale et appliquée, dans la formation initiale et continuée et dans la sensibilisation », nous explique Carina Basile, Directrice des Opérations au Smart City Institute. « Nous menons diverses actions vers les étudiants, les entrepreneurs et, évidemment, vers les villes et communes en Belgique. »

 

De façon concrète, le Smart City Institute :

  • Publie des rapports de recherches scientifiques sur la thématique de la ville intelligente (ex. le baromètre des communes belges et wallonnes) ;
  • Organise un séminaire annuel à destination des étudiants de 2e Master à HEC Liège, en « Strategy and Sustainability » ;
  • Organise une formation continue en Management des Smart Cities
  • Soutient l’innovation et l’entrepreneuriat dans le domaine des Smart Cities ;
  • Organise un événement annuel lors duquel des scientifiques et des praticiens sont amenés à discuter et à échanger sur la thématique des Smart Cities ;

Développe plusieurs projets didactiques pour motiver les communes belges à prendre part à la dynamique des Smart Cities (ex. : Le Guide Pratique de la Smart City).

 

Parmi ces actions, une enquête annuelle est menée depuis 3 ans. « La démarche est encore un peu trop récente pour pouvoir prétendre avoir du recul sur l’évolution des communes dans la mise en route de projets pour aller vers des villes plus ‘smart’. Mais cela constitue déjà un baromètre intéressant. » Premier constat, les communes belges connaissent peu ou mal le concept et le limitent souvent à des démarches d’implantation de technologies. « Le taux de réponse varie entre 21 et 23%. Les communes nous expliquent en général qu’elles ne se sentent pas concernées. Quand elles comprennent que cela inclut, par exemple, de nouveaux modèles de gouvernances qui impliquent davantage le citoyen, elles se montrent beaucoup plus réceptives. » Et la directrice des opérations du Smart City Institute d’insister sur l’attrait des communes pour les facteurs humains. « Ils ont vraiment la volonté d’inclure la population dans les projets afin de les emmener plus loin. » L’idée étant de faire appel à l’intelligence collective pour faire face aux diverses problématiques des communautés.

 

En 2019, le Smart Cities Insitute a observé les points d’attrait ou d’aspiration suivants :

  • une commune riche en culture : protection du patrimoine culturel, multiples services culturels et sportifs, zone touristique ;
  • une commune paisible : ruralité, accès aux services de base de proximité poste, banque, école… ;
  • une commune conciliante et socialement cohérente : faciliter la cohabitation.

 

Parmi les difficultés évoquées par les communes, on retrouve le problème du financement, le manque de connaissance des outils ou même des thématiques possibles et un manque de ressources au sein des administrations. « Les communes n’ont pas forcément du temps ou des personnes disponibles et compétentes pour mener à bien ces projets. Il n’en reste pas moins que l’on voit les choses évoluer au fil des ans. Depuis les dernières élections, par exemple, nous avons vu apparaître des échevins du numérique, en d’autres termes, une nouvelle compétence qui pourrait encourager la mise en place d’une dynamique pour aller vers des ‘Smart cities’. »

 

Observer la ville et les citoyens

Le Smart Cities Institute est également en train de collecter des données autour de la santé des citoyens. Le projet en est encore aux premières étapes de son développement avec l’élaboration d’une méthodologie statistique. Les premiers résultats sont prévus pour cet été.

Autre projet à noter, « Feeling Good with Smart Living », porté cette fois par LUCID-ULiège et le WeLL dans le cadre du projet FEDER Wal-e-Cities pour lequel la Smart City Institute est partenaire. Il s’agit de se concentrer sur deux axes essentiels: la qualité de vie et le bien-être en environnement urbain. A nouveau, à partir d’une récolte de données, l’objectif est de développer des outils de synergie et d’interaction citoyenne pour permettre l’émergence de nouveaux services améliorant le bien-être.

 

Autre acteur wallon notable : Futurocité !

Parmi les missions ce centre montois, on retrouve la contribution aux innovations technologiques pouvant contribuer au déploiement de villes et communes plus intelligentes ; la mise en place d’initiative pour favoriser la croissance économique locale et stimuler la réalisation de projets relatifs à la thématique « Smarter Cities» entre les villes et communes, la région wallonne : « Smarter Region »

Plus d’info : http://www.futurocite.be/

 

Territoire intelligent 2019 : un appel à projets pour soutenir les initiatives et sensibiliser à la démarche

Dans le cadre de la stratégie Digital Wallonia, le Smart City Institute a participé au premier appel à projets « Territoire intelligent » aux côtés de divers partenaires, dont l’Agence du Numérique. Cet appel à projets avait pour vocation d’encourager les villes, les communes et les intercommunales de développement économique à lancer des projets numériques innovants dans des domaines prioritaires : énergie et environnement, mobilité et logistique, gouvernance et citoyenneté. 88 projets valides ont été rentrés et on compte près de 100 communes impliquées dans les projets (sur les 262 en Wallonie).

 

43 projets ont ainsi été retenus sur les 88 déposés pour un budget total de plus de 8 millions d’euros, dont près de 4 millions investis par la Wallonie. Un tiers des projets concerne l’énergie et environnement ; un autre quart, la mobilité ; et le reste, la gouvernance et la participation citoyenne.

 

Quelques exemples de ces projets :

Quand data et usagers dessinent l’espace public : Il s’agit une solution smart permettant de concevoir, prototyper, planifier et mesurer l’expérience utilisateur dans l’espace public. Des capteurs intégrés dans le mobilier vont mesurer l’usage que les visiteurs en font. La récolte de ces données permettra grâce à l’intelligence artificielle de jauger l’utilité et la pertinence des installations en fonction de la période, d’un événement ou d’un besoin spécifique. Le résultat sera également consultable par des citoyens, des porteurs de projets ou encore d’autres villes et communes.

 

OupeyeCraft : Il s’agit du développement d’un serious game, OupeyeCraft, suivi d’ateliers encadrés en province de Liège. Au terme d’une série d’ateliers créatifs et intergénérationnels basés sur le modèle du jeu MineCraft, une série de propositions d’aménagements seront imaginées (par les citoyens) dans la commune d’Oupeye et transformées sous forme de visualisation en trois dimensions qui sont ‘jouables’ dans le jeu, mais aussi visibles par le plus grand nombre sur internet. Ainsi ces propositions devraient, par la suite, être soumises aux votes par le biais d’une plateforme de débat citoyen en ligne et le projet retenu sera réalisé.

 

Charl-E-District : Le projet a pour thème l’amélioration de la performance énergétique d’un quartier majeur de Charleroi, en l’occurrence toute la zone Ville Haute. Elle est non seulement le siège de toute une série de bâtiments dépendant de la ville (bâtiments administratifs, écoles, Palais des Beaux-Arts, Palais des Expositions…), mais elle est aussi une zone en pleine reconversion.

Le WeLL est impliqué dans le projet Charl-e-District, en collaboration avec la ville de Charleroi , LUCID-Uliège et Cenaero. Ils travaillent à l’analyse des comportements et des freins aux changements autour de l’amélioration des consommations d’énergie et des gestes éco-responsables.

 

Tous les projets et les infos sur https://www.digitalwallonia.be/fr/publications/laureats-territoire-intelligent-2019