Les vieux, ils sont lents, fatigués, seuls, malades, nostalgiques. Les jeunes, ils sont bruyants, fatigants, n’ont aucune patience et sont des enfants pourris gâtés. Aïe ! Et si on s’arrêtait là ? Et si on saisissait l’opportunité de la cinquième édition du Festival du Film Intergénérationnel pour changer nos regards sur le vieillissement et l’âge ?

Quatre films seront projetés à 4 endroits différents dans le courant de ce mois de novembre. Le vieillissement est abordé dans grand nombre de domaines. Du social à la santé, du travail au logement… Le festival témoigne de la richesse des échanges intergénérationnels au travers de sa sélection de films. Il sensibilise, promeut et informe le grand public sur cette thématique au cœur de notre société.      

 

De quoi parle-t-on ?

Mais au fond, qu’est-ce que c’est, l’intergénérationnel ? Cette notion ne se laisse enfermer dans aucune définition. Néanmoins, il convient de lui donner un sens et un contenu. Toutes les sociétés sont multigénérationnelles, d’où l’intérêt de percevoir les avantages que les relations intergénérationnelles peuvent générer.  L’intergénérationnel concerne les relations d’échange entre tous les âges de la vie, que ce soit autour de rencontres, d’actions de solidarité durable, ou de projets politiques. En quelque sorte, on parle tout simplement du… vivre ensemble. Le vieillissement de la population constitue un véritable défi que nous devons relever, sans le considérer comme une menace. Pour se remettre dans le contexte… Saviez-vous que 24,3% de la population wallonne aura plus de 65 ans en 2060 ? Que 5,4% des wallons auront plus de 85 ans ? Et que 51% des plus de 65 ans présentent des limitations fonctionnelles[1]? Alors comment harmoniser les échanges entre les générations, compte-tenu de ce constat ?

 

L’intergénérationnel, ce n’est pas que les tout vieux avec les tout jeunes. Ça peut, mais ça n’est pas que ça ! On évoque ici tous les âges confondus, afin de fusionner les générations et gommer les repères. De nos jours, il n’est pas rare qu’une famille soit composée de 4 générations. L’intergénérationnel, ce n’est pas le lieu qui se situerait à mi-chemin entre plusieurs mondes. Il s’agit plutôt d’une sphère où des personnes se rencontrent car elles y aspirent. Chaque âge a ses spécificités, ses victoires, ses échecs. Le mélange des générations a cela de positif : le partage. Partage des expériences, des vécus, des savoirs, mais aussi partage d’idées et d’espoirs.

 

Le dialogue est précieux et doit être privilégié afin de ne froisser aucun ressenti. Force est de constater que cette notion de partage est néanmoins entravée par un individualisme omniprésent dans nos sociétés. Ce partage peut être façonné de différentes façons. Il y a le canal de la mémoire, celui de l’aménagement de l’espace public et privé, ou aussi le travail. La sélection de films présentée lors du Festival du Film Intergénérationnel aborde quant à elle l’exil, au travers du film « Je n’aime plus la mer », le réchauffement climatique, dans « La Belle Verte », le respect et le droit à l’existence au travers du film « Home Sweet Home » et enfin la transmission d’une passion par l’intermédiaire du documentaire « Le potager de mon grand-père ». L’intergénérationnel, ça se vit… et ça s’apprend ! Quelle que soit l’approche intergénérationnelle adoptée, le projet doit se construire dans un processus de concertation avec les parties prenantes. Ce sont les publics concernés qui doivent pouvoir s’exprimer, car il n’y a pas de sens à dire à leur place ce qu’ils ont vécu ou ce qu’ils en pensent. Un projet a bien plus de chances de perdurer si les personnes s’y sont investies, qu’elles se sentent reconnues et valorisées.

 

Si cette thématique vous touche, vous parle, ou tout simplement vous intéresse, rendez-vous au Festival les 6, 14, 17 et 23 novembre prochains ! Pour les informations pratiques : https://www.ffi2019.be/infos-pratiques/

[1] LHEUREUX Jean-Michel, Une approche inclusive de la santé de proximité. Silver Economie – Inclusion – Intergénérationnel, 5 avril 2019