La maladie d’Alzheimer et le syndrome de stress post-traumatique sont tous les deux générateurs d’anxiété pour les usagers et leur entourage. Coordonné par le CNP Saint-Martin, le projet IT4Anxiety a pour objectif de soutenir le développement d’outils innovants pour gérer l’anxiété ainsi que d’aider à leur déploiement dans le secteur de la santé mentale.

 

Le Centre Neuro Psychiatrique (CNP) Saint-Martin accueille et dispense des soins en psychiatrie aux personnes souffrant de difficultés psychiques. S’il a été fondé en 1901, il n’en est pas moins résolument tourné vers l’avenir et vers le monde et prend régulièrement part à des projets de recherche européens. L’année dernière, il a ainsi décroché le leadership du projet en e-santé mentale : IT4Anxiety. Ce projet Interreg Nord-Ouest Europe implique 12 partenaires issus de 6 pays : Belgique, Pays-Bas, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Luxembourg. Objectif : favoriser la gestion de l’anxiété par des technologies innovantes et renforcer l’approche thérapeutique mixte.

 

« Ce projet est particulièrement pertinent dans la région du Nord-Ouest de l’Europe », nous explique Florent Chleide en charge du projet au CNP Saint-Martin. « La prévalence de la maladie d’Alzheimer et du trouble de stress post-traumatique est plus élevée (1,31 % et 2,1 %) que dans le reste de l’Europe (0,95 % et 1,73 %). Dans les deux cas, la gestion de l’anxiété de l’usager est un défi à la fois pour les soignants et pour la famille. » En d’autres termes, il s’agit à la fois d’aider les usagers à répondre plus favorablement aux traitements et d’améliorer les conditions de travail des professionnels par l’introduction de nouveaux outils numériques.

 

La première partie du projet est axée sur la détermination des besoins des professionnels de la santé et des utilisateurs. « Cet axe a été développé avec notre partenaire français, EPSM Lille Métropole (Centre Collaborateur OMS (CCOMS) pour la recherche et la formation en santé mentale de Lille ). Ils vont ainsi identifier les besoins sur base de consultations à la fois d’utilisateurs, mais aussi des familles et du monde médical. »

 

Sur base de ces besoins, doivent être organisés cinq hackathons afin de co-créer et intégrer 10 solutions innovantes. L’objectif est de profiter de l’émulation et des collaborations propres à ce type d’événement pour donner un coup d’accélérateur à des projets encore en gestation. « Les porteurs de ces projets peuvent être des start-ups déjà existantes, mais aussi par exemple des étudiants qui pensent avoir une idée intéressante, nous ne fermons aucune porte. »

 

Le premier hackathon aurait dû être organisé en Bretagne (France) en octobre 2020. La crise du Covid19 et le confinement associé en auront décidé autrement. Celui-ci sera reporté et le premier prendra place en mars 2021 à Amsterdam. Les suivants seront organisés à raison d’un à deux par an. Le Hackathon prévu à Namur sera organisé en mars 2022. Une conférence finale viendra clôturer ce tour européen à Namur au printemps 2023. « Nous espérons toucher au moins une vingtaine de start-ups à chaque rencontre. »

 

Ensuite, les solutions innovantes seront testées et validées auprès des utilisateurs, des start-ups, des professionnels de la santé mentale et des pouvoirs publics. « Cela constitue une véritable plus-value pour ces projets qui pourront alors faire valoir ces tests et ensuite obtenir des fonds auprès d’investisseurs privés ou publics. »

 

Le développement actuel d’outils innovants représente une opportunité pour gérer l’anxiété et gagne à être mieux déployé dans le secteur de la santé mentale. « Au terme de ce projet, près de 3.000 usagers pourraient bénéficier de ces solutions, sans compter le fait que les professionnels de la santé seront également formés à ces outils innovants », conclut Florent Chleide.

 

A noter encore que ce projet sera également générateur d’emplois puisque 15 start-ups sélectionnées seront soutenues pour introduire leurs outils innovants sur le marché de la cybersanté. Si elles comptent chacune deux ou trois employés, cela représente environ 45 emplois.

 

IT4Anxiety, en quelques chiffres

  • 15 start-ups orientées nouvelles technologies seront soutenues
  • Création de 3 emplois/start-up
  • Validation et mise en œuvre de 10 solutions en e-santé mentale innovantes
  • Création d’un profil métier de référent en e-santé mentale
  • 3000 bénéficiaires seront concernés par les solutions
  • Formation de 1000 professionnels de la santé mentale aux nouvelles technologies
  • Durée : 26/09/2019 au 25/09/2023
  • Budget total: +/- 6,4 millions €
  • Le CNP est cofinancé à 60% par les fonds FEDER et à 30% par la région Wallonne.

 

 

Pour en savoir plus :

Pour plus d’informations ou bien pour contacter les partenaires, vous pouvez visiter le site dédié au projet : https://www.nweurope.eu/projects/project-search/it4anxiety-managing-anxiety-via-innovative-technologies-for-better-mental-health/